Les « déchirures » des ischio-jambiers.

Les muscles ischio-jambiers sont les muscles qui relient l’ischion (tubérosité du bassin) à la jambe.  Ce sont :
– le muscle biceps fémoral
– le muscle demi-tendineux
– le muscle demi-membraneux.

Les lésions musculaires traumatiques des ischio-jambiers sont les plus courantes en pratique sportive. Elles concernent le plus souvent le muscle biceps fémoral.

1. Le muscle biceps fémoral.

Le muscle biceps fémoral prend son origine sur un tendon commun avec le muscle demi-tendineux sur le versant médial de l’ischion. Vers le bas, il se sépare du demi-tendineux pour former le chef musculaire de sa longue portion. Au tiers moyen de cuisse, la courte portion prend son origine sur la face postéro latérale du fémur et s’unit par une aponévrose à la longue portion. En bas, en superficie du muscle se forme le tendon distal qui va se terminer sur la tête de la fibula accroché au Ligament Collatéral Latéral du genou.

bicfem3On distingue 6 zones électives d’atteinte traumatique du biceps fémoral :
1. le tendon proximal
2. l’aponévrose centrale proximale
3. l’aponévrose périphérique distale
4. l’aponévrose centrale distale
5. la jonction myotendineuse distale
6. Le tendon distal.

1.2 Les désinsertions du tendon proximal conjoint et de la jonction myotendineuse proximale.

Ces lésions intéressent le plus souvent la bifurcation entre tendon demi tendineux et tendon biceps fémoral. Elles peuvent s’étendre distalement dans les muscles ou proximalement en disséquant le tendon conjoint. Elles sont souvent associées à une rétraction qui peut être partielle. Ces lésions sont souvent plus longues à cicatriser et peuvent laisser des cicatrices, source de récidive.

ischioprox
Footballeur professionnel de 28 ans. IRM. Désinsertion proximale complète  des tendons conjoint et du demi-membraneux avec rétraction d’environ 4 cm. Patient opéré avec reprise de l’activité sans séquelle.

ischioprox2Rugbyman professionnel de 24 ans. IRM. Désinsertion oblique du tendon et de la jonction myotendineuse du biceps fémoral avec retraction de 7 cm. Patient opéré avec reprise du rugby en compétition à 6 mois.

ischioprox3Sportif de 31 ans. IRM. Désinsertion proximale du tendon conjoint avec rétraction du muscle biceps fémoral.

1.2 Les désinsertions myo aponévrotiques centrales du biceps fémoral.

L’aponévrose centrale est la continuité tendineuse au sein du muscle. Cette aponévrose est aussi le siège fréquent de désinsertion myo aponévrotique.

Dans notre expérience, il existe deux types de désinsertion myo aponévrotique centrale du biceps fémorale : proximale et distale.

Les désinsertions myoaponévrotiques centrales proximales.

centrproxL’aponévrose centrale proximale du biceps fémoral s’étend de la jonction myotendineuse du tendon conjoint  descend jusqu’à et au delà de la bifurcation biceps fémoral – demi-tendineux.

La désinsertion centrale proximale est souvent d’évolution plus lente avec des cicatrices possible en raison des nombreuses structures aponévrotiques locales.

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Les désinsertions myoaponévrotiques centrales distales.

centrdistSportif de 38 ans. Echographie. Désinsertion centrale distale de stade 2  du biceps fémoral. Aspect crénelé de l’aponévrose ave petite hémorragie périphérique.

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L’aponévrose centrale distale est la continuité de l’aponévrose centrale de la longue portion du biceps qui vient se terminer progressivement à la partie distale du muscle.

ischcenyrdistIRM. Désinsertion centrale distale du biceps fémoral avec discontinuité de l’aponévrose de stade 2.

1.3 Les désinsertions myo aponévrotiques périphériques du biceps fémoral.

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2. Le muscle demi-tendineux.

Les désinsertions myo-aponévrotiques du muscle demi-tendineux peuvent concerner :
– le tendon conjoint
– la jonction myo-tendineuse proximale
– le muscle proximal
– le tendon distal.

Désinsertion myo-aponévrotique périphérique.

3. Le muscle demi-membraneux.

Le muscle demi-membraneux est moins souvent atteint que les muscles biceps fémoral et demi-tendineux. On retrouve surtout des lésions distales centrales.

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168 réflexions sur “Les « déchirures » des ischio-jambiers.”

  1. Bonjour, j’ai 50 ans, sport en loisirs, suite à une rupture complete proximale des ischiojambiers, je viens de me faire opérer (allogreffe de tendon) par le docteur Lefèvre après de longs mois de rééducation kiné et séquelles handicapantes au quotidien. Classiquement malheureusement, initialement indication de non opération par plusieurs chirurgiens (donc ne pas lâcher !). Je vois enfin une perspective d’amélioration !!
    Quels conseils me donneriez-vous pour la rééducation qui devra débuter dans quelques temps? Faut-il privilégier ou éviter certains exercices ou certaines techniques ? Merci par avance.
    Cordialement

    1. Bonjour.
      Malheureusement, je ne suis pas rééducateur ni kinésithérapeute. Le Dr Lefevre et son équipe devraient vous conseiller de manière optimale !
      Cordialement.

  2. Bonjour. Suite à une chute en vtt . J’ai une rupture complete des tendons ischio jambier. Confirmer par un irm . Douleur très vive les 3 premiers jours. Sa fait 15 jour et je commence à remarcher presque normalement. Ma question est . Es ce une obligation de se faire opéré? J’ai 40 ans et je pratique que du vélo. Merci de votre réponse

    1. Bonjour.
      L’intervention chirurgicale pour réparation des tendons ischiojambiers n’est pas systématique bien sûr. Elle est justifiée si vous conservez des douleurs et que vous ne pouvez pas reprendre aux activités à cause des douleurs et de la perte de force.
      Cordialement.

  3. Bonjour,
    J’ai fait une chute il y a une semaine en courant, j’ai trébuché et c’est en me retenant de tomber que je me suis blessée (j’avais déjà des douleurs à cet endroit mais difficilement diagnostiquable, on me disait que c’était rien…)
    Voici le résultat de l’irm :
    – Rupture complète rétractée du corps du tendon conjoint des ischiojambiers gauches, centrant une large réaction œdémateuse et épanchement diffusant le long des aponévroses centrales et périphériques des trois chefs musculaires, grade IVC de Rodineau-Brasseur
    – poursuivie en dedans par une désinsertion myo-aponévrotique antérieure du grand adducteur, avec plan de clivage jusqu’à son insertion osseuse, grade II M.

    Je vois un chirurgien la semaine prochaine mais j’avoue angoisser beaucoup pour la suite. Je suis sportive, j’ai 43 ans, et j’ai une SPA, vais-je récupérer mes capacités ? Combien de temps le repos forcé? Je lis pas mal de choses mais j’avoue avoir du mal à y voir clair.
    Merci pour vos conseils. Je suis sur Lille si vous avez des spécialistes à me conseiller

    1. Bonjour.
      Vous présentez effectivement une désinsertion du tendon proximal des ischiojambiers peut être en rapport avec une tendinopathie chronique préexistante.
      L’opération n’est pas une obligation d’autant plus que vous excédentaire et que vous présentez une SPA.
      Cordialement.

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