Les articulations scapulo thoracique et scapulo humérale permettent les mouvements du bras dans l’espace.
Ces mouvements sont :
- dans le plan frontal : abduction (180°) et adduction (30-45°)
- dans le plan sagittal : flexion ou antépulsion (180°) et extension ou rétropulsion (50°)
- dans le plan horizontal : rotation interne (95°) et externe (RE1 80°).
- multi-direction.

On considère globalement que l’articulation scapulo humérale est responsable de 2/3 de l’amplitude articulaire et l’articulation scapulo thoracique du 1/3 restant.
1. Anatomie de l’articulation scapulo-thoracique.
L’articulation scapulo-thoracique relie la tête humérale à la glène de la scapula. Cette articulation est par nature peu stable puisque la tête humérale représente un 1/3 de sphère qui doit s’articuler avec la glène de l’omoplate qui représente 1/6 de sphère.
Pour cela, la congruence est renforcée en périphérie par un fibro cartilage, le bourrelet glénoïdien, nue capsule, des ligaments en avant de l’articulation (pas de ligaments en arrière) et des tendons : les tendons de la coiffe des rotateurs.

1.1 Le bourrelet glénoïdien.
Le bourrelet glénoïdien est un fibro cartilage triangulaire à base d’accolement sur le rebord périphérique de l’os glénoïdien. Il est en continuité périphérique avec le périoste et en dedans avec le cartilage articulaire. Les pathologies du bourrelet sont fréquentes car il entre en conflit avec la tête humérale.

Entre 4 heures et 10 heures sur l’hémisphère glénoïdien, le bourrelet présente un aspect modal stable triangulaire fermement accolé à sa base, au périoste et au cartilage hyalin. Au dessus, le bourrelet peut présenter un aspect différent, volontiers méniscoïde, avec défaut d’accolement de sa base. Il peut même parfois être complètement désinséré créant différentes variantes avec les ligaments gléno-huméraux.



1.2. Les ligaments gléno-huméraux.
En avant, la région capsulo-labrale est renforcée par trois structures ligamentaires : les ligaments gléno-huméraux supérieur, moyen et inférieur.

Les ligaments gléno huméral moyen et supérieur peuvent être le siège de nombreuses variations.

1.3 Les variantes de la normale du bourrelet et des ligaments gléno huméraux.
1.3.1 Les variantes du Ligament gléno huméral moyen.
Le ligament gléno huméral moyen peut prendre de multiples aspects. Il délimite en haut et en bas des passages articulaires pour le recessus sous scapulaire. En haut, entre le Ligament gléno huméral supérieur et moyen l’espace s’appelle le foramen de Weitbrecht.

L’accolement du bourrelet et du Ligament gléno huméral moyen dans la zone 12-3 heures peut entraîner deux formes de variantes à connaitre : le foramen sous labral et le complexe de Buford.
Le foramen sous labral.
Il s’agit d’un aspect de décollement localisé du bourrelet créant un espace entre glène osseuse et labrum : le foramen sous labral.

Le complexe de Buford est une absence de labrum avec un Ligament gléno huméral moyen hypertrophié qui le remplace. Cet aspect est parfois difficile à différencier du foramen sous labral en imagerie.

1.3.2. Les variantes du bourrelet supérieur.
Le recessus sous labral est un espace de décollement partiel entre le rebord supérieur de la glène osseuse et le bourrelet et le complexe bicipito glénoïdien.

Cette variante est parfois constitutionnelle, parfois acquise par décollement chronique du complexe bicipito glénoïdien, parfois une forme de SLAP 2.

L’analyse du bourrelet et de son aspect permettent en fonction de la topographie de la lésion de faire le diagnostic de la pathologie en rapport avec les douleurs d’épaule.

2. Les instabilités.
L’instabilité de l’épaule est une entité clinique en rapport avec une laxité de l’articulation gléno-humérale survenant le plus souvent après un premier accident (luxation, subluxation de la tête humérale) qui a occasionné une rupture des mécanismes de contention de l’articulation : os, cartilage, bourrelet, ligaments, voire dans certains cas, tendons.
On distingue les instabilités antérieure, postérieure ou multi directionnelle.
2. 1. L’instabilité antérieure.
L’instabilité antérieure est en rapport avec une perte de contention des structures capsulo-ligamentaires antérieures de l’articulation scapulo-humérale occasionnant une laxité. Cette laxité est le plus souvent secondaire à un premier accident traumatique de luxation. Elle peut aussi survenir après de multiples micro-traumatismes sans luxation vraie.
Pendant l’accident d’instabilité (luxation ou subluxation), la partie postéro-supérieure de la tête humérale va venir au contact du rebord antéro inférieur de la glène. Ce contact va occasionner des lésions osseuses, cartilagineuses, capsulo-ligamentaires et/ou tendineuses.

On retrouve des lésions :
au niveau de la glène de l’omoplate :
• osseuse : rebord antéro-inférieur
• labro-cartilagineuse : bourrelet antéro-inférieur = lésion de Bankart
• capsulaire : capsule articulaire = chambre de décollement de Broca
• ligamentaire : ligament gléno-huméral inférieur, moyen, voire supérieur
au niveau de la tête humérale :
• osseuse : encoche de Hill-Sachs ou Malgaigne
• tendineuse : rupture de coiffe postérieure
2.1.1. Les lésions osseuses d’instabilité antérieure.
Ces lésions seront mises en évidence le plus souvent en radiographie.
Les radiographies.
L’examen radiographique dans un contexte d’instabilité nécessite des clichés de face 3 rotations et un profil de glène. Le profil le plus utilisé et le plus efficace est un profil développé par Jacques Bernageau qui dévoile de manière optimale le coin antéro inférieur de la glène, siège de fracture.
En cas d’impotence de l’épaule, le cliché de Garth permet une analyse du rebord antéro inférieur de la glène sans abduction.
L’encoche postéro supérieure de la tête humérale et les séquelles de fracture du rebord antéro inférieur de la glène permettent d’évoquer le diagnostic d’instabilité antérieure.
2.1.2. Les lésions cartilagineuses et du bourrelet.
En dehors des lésions osseuses, l’instabilité antérieure se caractérise par une atteinte traumatique du cartilage articulaire et surtout du rebord antéro inférieur du bourrelet glénoïdien créant la lésion de Bankart.
La lésion de Bankart correspond à un remaniement du bourrelet avec une mise à nu de l’os sous chondral en rapport avec une mauvaise réparation de la fracture-avulsion du bourrelet donnant de multiples aspects séquellaires.
2.1.3. Les lésions capsulo-ligamentaires.
En cas d’accident d’instabilité antérieure, le faisceau antérieur du Ligament gléno huméral est arraché. Il peut exister parfois une atteinte du Ligament gléno-huméral moyen au dessus.
On note enfin une atteinte avec distension de la capsule antérieure créant la chambre de distension de Broca.
2.2. L’instabilité postérieure.
Au cours d’un accident d’instabilité postérieure, la tête humérale part en arrière créant une lésion et du rebord osseux glénoïdien et du bourrelet postérieur . La partie antérieure de la tête humérale s’accroche sur le rebord postérieur de la glène de l’omoplate donnant une encoche ou un œdème.

Accident de moto cross chez un homme de 20 ans. Fracture du rebord postérieur de la glène et désinsertion du bourrelet postérieur (flèche rouge).


Les lésions après chirurgie.
