Les lésions musculaires traumatiques : généralités.

Le muscle du squelette est un muscle strié. Il est composé de fibres musculaires (cellules), de tissu conjonctif (ou de soutien), de nerfs et de vaisseaux. Au sein du muscle, les fibres musculaires sont groupées en faisceaux qui forment le muscle.

Chaque unité est entourée de tissu conjonctif:
– autour de chaque fibre : un endomysium
– autour de chaque faisceau : un perimysium
– autour de chaque muscle: un epimysium.

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Le tendon est la structure qui permet l’arrimage du muscle à l’os. Il est constitué de fibres de collagène.
L’aponévrose est une structure fibreuse entourant ou pénétrant le muscle. L’aponévrose sert de squelette au muscle. Les faisceaux musculaires, avec leur structure de soutien (épimysium et périmysium), viennent s’insérer fermement sur les différentes aponévroses. Les aponévroses se terminent par le tendon.

Les fascias et les septas sont la réunion de plusieurs aponévroses qui délimitent et font adhérer plusieurs muscles. (Sources Wikipedia).

Le type d’organisation des fibres musculaires au sein du muscle, autour des aponévroses, va donner des propriétés énergétiques différentes. On va ainsi distinguer des muscles mono pennés, bi pennés ou multi pennés.

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2. Les techniques d’imagerie des muscles squelettiques.

Il existe deux types d’examens couramment utilisés en pathologie traumatique musculaire : l’échographie et l’IRM.

L’échographie est l’examen le plus économique et le plus accessible. Basée sur l’émission et la réception d’ultrasons, cette technique n’émet pas de radiation ionisante. Cette technique a une excellente définition permettant d’analyser directement les fibres musculaires et les aponévroses. Elle est un peu moins sensible que l’IRM pour voir les œdèmes et hémorragies.

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L’IRM est un examen très sensible pour la détection des pathologies musculaires. Basée sur la reconnaissance du signal de l’eau (protons), cette technique permet de détecter les zones d’œdèmes et d’hémorragie. Les fibres musculaires ne sont pas directement visibles. Le type de séquence utilisée est le T1 et surtout le T2 avec effacement du signal de la graisse.

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protocole

Le but de l’imagerie des lésions musculaires est de :

  • Au début :
    • Détecter une atteinte de la fibre musculaire.
    • Apprécier la gravité de la lésion pour :
      • prévoir le délai d’indisponibilité.
      • prévoir une éventuelle indication de chirurgie, drainage.
  • Dans le suivi :
    • Evaluer l’évolution de la lésion par rapport à ce qui est attendu
    • Prévenir  les complications.

3. Les différents types de lésions musculaires et tendineuses traumatiques.

Il existe deux types de mécanisme de lésion musculaire, les lésions par choc direct ou extrinsèques (les contusions) et les lésions par choc indirect ou intrinsèques (les déchirures ou désinsertions myo-aponévrotiques).

3.1. Les lésions intrinsèques : les désinsertions myo-aponévrotiques (DMA).

Parmi les les lésions intrinsèques, on distingue communément plusieurs types d’accident musculaire traumatique :

  • les courbatures, douleurs qui surviennent après l’exercice et correspondent à une fatigue musculaire.
  • les crampes, contractions involontaires douloureuses provoquées par la fatigue musculaire. Elles surviennent pendant et après l’effort.
  • les contractures, contractions localisées à une partie d’un muscle. Elles surviennent au décours d’un exercice mais peuvent réapparaître au cours de l’exercice suivant.
  • les élongations, lésions traumatiques musculaires minimes avec étirement des fibres et parfois rupture de quelques fibres.
  • les déchirures ou désinsertions myo-aponévrotiques, désinsertions des fibres musculaires de leur support conjonctif , l’aponévrose.
  • les ruptures totales ou partielles de muscle.

Rodineau et Durey ont classé les désinsertions et déchirure en fonction de la gravité de l’atteinte histologique :

  • Stade 0 : Atteinte réversible de la fibre musculaire, sans atteinte du tissu conjonctif de soutien
  • Stade 1 : Atteinte irréversible de quelques fibres musculaires, sans atteinte du tissu conjonctif de soutien
  • Stade 2 : Atteinte irréversible d’un nombre réduit de fibres musculaires, avec atteinte du tissu conjonctif de soutien
  • Stade 3 : Atteinte irréversible de nombreuses fibres musculaires, avec atteinte du tissu conjonctif de soutien et formation d’un hématome intramusculaire localisé
  • Stade 4 : Rupture partielle ou totale d’un muscle.

En fonction de la topographie de la lésion dans le muscle, on parlera de :

  • Désinsertion tendineuse ou ostéo tendineuse
  • Désinsertion de la jonction myo tendineuse
  • Désinsertion myo aponévrotique périphérique
  • Désinsertion myo aponévrotique centrale.

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Les désinsertions musculaires se produisent quasiment toujours au niveau de la jonction entre muscle et aponévrose comme le montre cette diapositive expérimentale chez le lapin.
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En fonction, de la localisation centrale ou périphérique de l’aponévrose concernée par la désinsertion, on parlera de  désinsertion centrale ou périphérique.

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La désinsertion musculaire entraîne une hémorragie qui va se localiser en périphérie autour du fascia périphérique du muscle. Cette hémorragie peut dans certaines formes (sévères) se collecter dans la zone de rétraction du muscle.
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3.2. Les lésions musculaires extrinsèques : les contusions musculaires.

Il s’agit d’un mécanisme d’écrasement musculaire entre un agent vulnérant externe (genou adverse par exemple) et un os. Le cas typique est la contusion du muscle vaste intermédiaire du quadriceps.

Ce type de lésion entraîne un hématome qui va évoluer. Il n’existe pas de désinsertion myo aponévrotique associée.

L’hémorragie musculaire apparaît d’abord comme une suffusion hémorragique qui peut disparaître rapidement en cas de contusion bénigne ou bien s’organiser sous la forme d’un hématome collecté liquidien. Cet hématome liquéfié va former une coque périphérique. Son évolution est lente. Il peut parfois s’ossifier réalisant un aspect de type « os de seiche » dans le muscle. Il peut y avoir enfin des ossification périostées au contact de l’os en rapport avec l’évolution d’une hémorragie périostée.

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592 réflexions sur “Les lésions musculaires traumatiques : généralités.”

  1. bonjour je suis atteint d’une dystrophie miotonique 2 detecté en 2010
    depuis quelques mois j’ai des douleurs au mollet, une première écographie en ville le medecin vois un kyste déchiré selon la douleur vient de ceci.
    une semaine plus tard je vais au urgence une autre ecogrphie a était réalise, mais cette fois ci un diagnostique différent.
    une bande hyperéchogène intramusculaire a la partie haute du muscle soéaire d’environ 3cm, desorganisant l’architecture fibrillaire du muscle.
    quelqu’un peut me dire ce que cela signifie, pour levé le doute ( je ne sais pas de quoi) une autre eco un scaner et une irm est demander. mais j’en sais pas plus les médecins au urgance ne m’ont rien dit, j’ai demander si cela avait un rapport avec la dystrophie ils ont pas voulu se prononcé.
    en attente merci

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